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Portrait réalisé vers 1716 attribué au peintre Alexis Simon Belle. Conservé au Musée national du château de Versailles.

La finance sous Louis XIV et le milliardaire Antoine Crozat | Histoire

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L’Histoire passionnante de la finance et du Capitalisme s’accélère au début du XVIIIe siècle. On y découvre des pratiques d’un autre monde, qui éclairent paradoxalement notre compréhension du système économique et financier. La finance sous la royauté de Louis XIV et de Louis XV a participé à la naissance du Capitalisme, qui a indubitablement mené à l’émancipation des peuples et à la réduction des écarts sociaux. Antoine Crozat a été un des grands acteurs de l’Histoire. Souvent oublié des historiens, il a laissé une emprunte inoxydable dans l’Histoire économique.

Antoine Crozat était un des hommes les plus riches de France au début du XVIIIe siècle, avec une fortune probablement équivalente à plusieurs dizaines de milliards d’euros actuels. Il a fait construire le Ritz, il a fait construire le palais de l’Élysée, et régnait en métropole sur des seigneuries qui représentaient l’équivalent du département du Val d’Oise. Cet article s’inspire de l’excellent livre de Pierre Ménard (Le Français qui possédait l’Amérique, 19/01/2017, cherche midi) sur la biographie du milliardaire nous offre un aperçu éclairant de la finance sous Louis XIV à travers la vie d’Antoine Crozat.

La Finance sous Louis XIV : naissance du Capitalisme et démesure.

Sous le règne de Louis XIV, l’impôt était encore perçu comme exceptionnel, parfois levé pour financer les périodes de guerre. Le règne de Louis le quatorzième du nom fut marqué par l’émergence d’une bourgeoisie dont la fortune dépassera celle des plus grandes familles nobles du pays. Les sociétés par actions fleurissent et la mondialisation prend forme avec le développement du commerce et la diffusion des fondements du Capitalisme. En parallèle, les finances du Royaume sont au bord du gouffre et le chaos que connaît le peuple alimentera les prémices de la Révolution.

Naissance du Capitalisme, ou l’économie de marché.

À cette époque, un centre financier se distingue des autres : Toulouse. En 1952, la thèse de Germain Sicard a montré que le Capitalisme n’est pas né en Lombardie, ni à Amsterdam ou à Londres, mais à Toulouse. Au XIVe siècle, Toulouse bénéficie avec la Garonne de la présence naturelle d’un Bazacle, c’est-à-dire un endroit du fleuve dans lequel on peut passer à pieds (peu profond), et bénéficiant d’un courant suffisant pour alimenter des moulins. Ce simple passage naturel va changer le cours de l’Histoire économique.

En 1372, plus de deux siècles après l’arrivée des premiers moulins depuis le milieu du XIIe siècle à Toulouse, les coûts des travaux et de la remise en état du Bazacle coutent cher. Les meuniers décident alors de s’associer en sociétés communes, partageant coûts et bénéfices. C’est en 1372 que les meuniers décident de céder leurs participations à des notables, qui voient l’opération comme un investissement intéressant. L’activité des meuniers est économiquement centrale à cette époque, puisque la plupart des revenus de la population étaient dédiés à l’alimentation. La société des meuniers est alors divisée en 96 parts, négociées au prix du marché, donnant droit à une participation à la société, l’assemblée annuelle approuve les comptes et les bénéfices sont en majorité reversés aux actionnaires, le conseil d’administration nomme le dirigeant. La société des moulins du Bazacle est ainsi devenue la première société par actions connue à ce jour (la société aura cours jusqu’en 1888 avant de se convertir à l’électricité).

Les moulins du Bazacle, en 1642.

Au XVIIIe siècle, les moulins du Bazacle étaient célèbres pour leur modernité technique dans toute l’Europe. C’est dans ce contexte économique que naît à Toulouse au printemps 1655, Antoine Crozat. Il est baptisé le 24 avril à l’Église de la Daurade, encore visible à ce jour. Sa vie accélèrera le développement du Capitalisme.

L’ascension d’Antoine Crozat.

Antoine Crozat ne naît pas d’une grande famille. Son père est un marchand d’Albi et s’est installé à Toulouse tandis que la ville subissait une épidémie de Peste, écrasée par l’impôt des armées catalanes, et enregistrait des pertes du fait du déclin du commerce du pastel. Cela n’empêchait cependant pas à la ville de conserver son attractivité : les alentours de la ville de Toulouse étaient surnommés « le pays de cocagne », sous-entendu « le pays où coule le vin et les mets à profusion ». Le père d’Antoine Crozat parvint rapidement à faire prospérer ses affaires, se lançant ensuite dans la banque.

Agé de 23 ans, le père d’Antoine Crozat se marie, suite à la mort de sa première épouse, avec Catherine de Saporta, de très bonne famille et proche des Capitouls de Toulouse (dirigeants de la ville). La soif d’ascension du père marquera durablement Antoine Crozat. À seulement 17 ans, il est déjà surnommé « le banquier de Toulouse ». À 24 ans, Antoine monte à Paris et entre rapidement au service du grand financier Pierre-Louis Reich de Pennautier, qui exerce notamment son rôle de receveur général du clergé. La fortune considérable de Pennautier a en outre permis la construction du port de Sète, du canal du Midi, etc…

Antoine Crozat poursuit son ascension. En 1689, à 34 ans, il obtint la charge de receveur général des finances de Bordeaux. Un des financiers du Roi Soleil, il est donc en charge de la collecte des impôts à travers un vaste réseau régional. La collecte de l’impôt est difficile à l’époque et l’État réclame des avances sur les recettes (rescriptions). Antoine Crozat prête donc sa fortune personnelle à des taux élevés pour assurer le financement de l’État. Il bâtit ainsi les premières lignes de sa fortune sur les affaires avec l’État, ce qui est à l’époque très répandu. Ces pratiques financières douteuses avec l’État expliquent encore aujourd’hui cette éternelle méfiance envers les financiers dans les mœurs populaires.

En juin 1690, il épouse Marguerite Le Gendre, de riche famille. Antoine Crozat poursuit ses affaires et s’enrichit durant la Guerre de neuf ans (1688-1697), assurant le financement de la Guerre de Louis XIV contre la plupart du reste de l’Europe. En janvier 1697, les deux grands financiers en ascension dans le Royaume, Antoine Crozat et Samuel Bernard, font leur entrée à la Compagnie des Indes Orientales, qui possède alors le monopole du commerce mais n’est pourtant pas rentable. Crozat quitte la direction de la Compagnie en décembre de la même année et s’inspire de cette industrie naissante pour faire sa fortune. Il se lance dans le commerce du tabac et le commerce maritime. Il entre ainsi en 1698 dans la nouvelle Compagnie des Indes. À cette époque, le commerce de métaux avec l’Amérique centrale est très rentable et profite de son entreprise dans le commerce pour s’enrichir. De même, la Compagnie de l’Asiento prend forme en 1701, bénéficiant du monopole de l’esclavage.

Hôtel Crozat, Place Vendôme, Paris. Antoine Crozat finance aussi la construction du palais de l’Élysée pour son gendre, Comte d’Évreux.

En 1698, il s’attaque à l’immobilier pour assurer son rang. Avec une maison de campagne à Clichy-La-Garenne, il prend aussi possession en mars de l’hôtel de Soyécourt (Place des Victoires, Paris). L’année suivante, il fait construire un palais au luxe démesuré, qui ne sera autre que l’actuel Ritz place Vendôme. En 1699, il dirige les finances désastreuses du cousin de Louis XIV, le duc de Vendôme, aux mœurs pour le moins libérées. Une longue amitié gagne les deux hommes. Pour compléter ses investissements, Crozat prend également part à la Compagnie de Guinée ainsi que la Compagnie de Saint-Domingue, responsables du commerce négrier d’alors, ainsi que du sucre.

Finances du Royaume et pratiques économiques.

À l’époque de Louis XIV, l’impôt est encore perçu comme exceptionnel, tandis que le Roi Louis XIV enchaîne les décisions coûteuses. Après la Guerre de neuf ans, Louis XIV se met à nouveau l’Europe à dos : c’est la Guerre de Succession d’Espagne (1701-1714). C’est dans ce contexte que de 1701 à 1707, près de 75% du budget du royaume est dépensé pour les armées. Les perspectives financières nouvelles vont enrichir Crozat.

Sous l’Ancien Régime, le système monétaire est différent de celui que nous connaissons habituellement. Les monnaies en circulation (louis d’or, écus, etc…) n’ont pas de valeur faciale. Ainsi, le Roi pouvait fixer arbitrairement la valeur des monnaies en circulation, ce qui équivalait à des dévaluations ou réévaluations au grès des opérations. L’intendant des Finances, Michel Chamillart, promulgue pour la première fois de l’Histoire, en septembre 1701, l’échange des anciens écus contre des billets qui fournissent un taux d’intérêt (7,5%). Rapidement, la masse monétaire de billets croît de manière folle ; passant de 3,3 millions de livres en 1703 à 160 millions de livres en 1706.

La valeur des billets s’effondre et les intérêt sont rapidement supprimés. Dans ce chaos financier, Antoine Crozat et son frère Pierre prêtent les sommes à l’État avec près de 25% de billets pour de nouveaux billets. Nouveaux billets qui leur seront ensuite remboursés en métaux. Ils amassent ainsi une grande fortune en jouant sur la dévaluation de la monnaie. À côté de cela, durant la Guerre d’Espagne, les affaires commerciales d’Antoine Crozat ont une rentabilité considérable. Antoine Crozat détourne également la taxation sur ses importations de métaux précieux via ses compagnies.

À la mort de Louis XIV en 1715, la dette publique est à son paroxysme : 2,1 milliards de livres, c’est-à-dire environ 160% de dette publique en comparaison au produit national brut estimé à cette époque. Les dépenses des deux années suivantes sont déjà écoulées et les caisses sont vides, avec seulement 800 000 livres en réserve. Le royaume est ruiné, ce qui va précipiter le pays dans l’inflation et la spéculation (déjà présente lors de la crise de 1709).

D’après Vauban, le revenu annuel d’un manouvrier s’élevait en 1707 à 90 livres, soit l’équivalent des plus bas salaires (disons 15000€ à notre époque). La comparaison entre les fortunes du début du XVIIIe siècle et les fortunes actuelles est difficile à établir, car la structure sociale a profondément évoluée. On notera cependant qu’à cette époque, le revenu national, l’équivalent de notre PIB, était compris entre 1,2 et 2,4 milliards de livres.

L’apogée financière du milliardaire.

Le succès des affaires de Crozat ne suffit pas à faire taire les éternelles critiques de ses basses origines sociales. Il achète pour 70 000 livres en 1705 la charge de conseiller-secrétaire du Roi. L’année suivante, il marie sa fille Marie-Anne avec le comte d’Évreux, de grande famille noble (de La Tour d’Auvergne). La dote promise dépasse les 1,5 millions de livres. En plus de la recherche d’ascension sociale, la fortune d’Antoine Crozat poursuit son expansion sans limite. Deux ans plus tard, en 1708, Antoine Crozat se lance avec la société de Saint-Malo dans le commerce avec l’Inde, profitant de marges allant jusqu’à 500%.

De janvier à mars 1709, la France s’enfonce dans une crise terrible du fait d’une vague de froid exceptionnelle qui ravage les cultures (600 000 morts). La France est en famine et ne peut pas importer du fait de ses relations désastreuses avec l’Europe. Antoine Crozat va ainsi faire jouer ses relations avec l’Angleterre pour faire importer des céréales, en plus de ses positions financières anciennes sur le blé. Dans ce contexte économique et militaire déplorable, la couronne cherche à se détacher de territoires lointains, en particulier la Louisiane en Amérique. En septembre 1712, Louis XIV accorde à Crozat les terres de Louisiane, dont la surface est équivalente au royaume du roi en métropole. C’est ainsi qu’Antoine Crozat, à l’âge de 57 ans, à qui l’on a flatté les richesses de la Louisiane, se retrouve à la tête d’un territoire lointain et difficilement exploitable.

Dans les années qui suivent, le milliardaire poursuit sa recherche d’ascension sociale en accumulant les titres. Crozat achète la baronnie de Thiers (Auvergne) pour 200 000 livres en 1714, puis le duché de Saint-Fargeau pour 500 000 livres. Crozat prend ensuite possession la baronnie du Châtel en Bretagne pour 1,1 million de livres. Il peut faire oublier en grande partie ses origines en obtenant ainsi le titre de marquis du Châtel. Mais rapidement, la face du théâtre change avec la mort de Louis XIV le 1er septembre 1715. La régence sous le jeune Louis XV est alors assurée par le duc d’Orléans, qui va profondément modifier l’équilibre économique du Royaume. Lors du sacre du jeune Roi Louis XV en octobre 1722, Antoine Crozat est à proximité du roi en tant que Grand Trésorier (charge qu’il a payé 3 millions) et lui offre deux cordons bleus (décoration de la monarchie française).

Sacre de Louis XV, 25 octobre 1722, Cathédrale de Reims.

À cette époque, les contemporains de Crozat estimaient à 20 millions de livres sa fortune. Ce qui équivaut à une fortune comprise entre 0,8% et 1,7% de la richesse annuelle nationale d’alors. Selon les méthodes d’estimations, cela correspond à une fortune qui correspondrait probablement de nos jours à plusieurs dizaines de milliards d’euros. Son inventaire après décès fait état de 8,1 millions de livres de rentes, 1,75 million d’obligations, 26 000 florins, 2 000 actions, etc… Pour comparaison, la fortune de la famille régente des Orléans était également estimée à 20 millions à cette époque, celle des Conti à 19 millions, 7 millions pour la famille des La Tour d’Auvergne, etc…

Crise de Law et miracle économique.

Alors que la dette publique devient ingérable et les déficits incontrôlables, des mesures exceptionnelles s’imposent. Aux 2,1 milliards de dette, s’ajoutent 710 millions de billets émis et garantis par l’État. Pour diminuer les engagements, le Conseil de Régence décide de rappeler tous les billets avec leur propriétaire pour les échanger contre des billets à 4% d’intérêt. La plupart des billets n’ayant pas clairement de possesseurs attribués, la masse de billets passe avec se rappel de la masse monétaire à seulement 50 millions, ajoutant entre temps des manipulations comptables (opération du visa). Fin 1715, la livre est dévaluée de 30% pour diminuer le poids du remboursement de la dette.

Comme à chaque période de tensions budgétaires, les réformes juridiques s’enchainent. Au début 1716, le Président du Conseil des finances, Adrien Maurice de Noailles, met en place la Chambre de Justice, pour condamner les personnes suspectées d’enrichissement au dépend de l’État sous Louis XIV. La Chambre de Justice torturera près de 6000 personnes pour récupérer petites et grandes fortunes privées. Antoine Crozat est ainsi condamné à payer 6,6 millions de livres pour ses opérations douteuses, source de son enrichissement. Pour diminuer sa peine, Crozat propose à la couronne de reprendre ses colonies (il ne paiera finalement « que » 1,3 million).

En 1717, Antoine Crozat propose avec son beau frère (Le Gendre d’Armény) de créer la Compagnie d’Occident. Cette compagnie aurait pour objectif d’assurer le commerce avec la Louisiane. Avec un capital initial proposé à 4 millions de livres, les deux tiers du capital de la société seraient obtenus en récupérant les billets de la couronne à un taux de 4%. La proposition séduit le duc de Noailles. La gestion de la Compagnie est confiée au financier John Law de Lauriston, qui gagne un succès croissant depuis 1716, avec la création de sa Banque Générale.

La banque de Law est en charge de l’émission de papier-monnaie sur le modèle des banques centrales déjà en vigueur dans de nombreux pays étrangers. Rapidement après sa création, la Banque Générale imprime pour 50 millions de billets en 6 mois. Avec l’intérêt que peut susciter John Law, ce dernier propose la formation d’un capital pour la nouvelle Compagnie d’Occident de 100 millions. La Compagnie d’Occident est enfin créée en 1717, fixée par le Conseil de Régence avec un capital de 100 000 millions, en 200 000 actions. L’année suivante, Law transforme la Banque Générale en Banque Royale pour rendre les transactions en billets obligatoires (banque centrale avant l’heure), garantissant en partie les anciens billets par les revenus hypothétiques de la Compagnie d’Occident ou par la nouvelle Banque Royale.

En avril 1719, John Law promet la non-dévaluation des billets qu’il fait imprimer à tour de bras. Le financier John Law, qui prend la monopole de l’économie du royaume, va même jusqu’à diminuer le prix du Louis d’or pour encourager le développement de son système. Ainsi, sur les 6 premiers mois de 1719, 160 millions de livres sont émis en billets par la Banque. Le succès du financier britannique est fracassant, et fusionne de nombreuses compagnies commerciales dans lesquelles Crozat avait des intérêts, sous le nom d’une nouvelle Compagnie perpétuelle des Indes. Antoine Crozat voit défiler en quelques mois les mêmes projets auxquels il a dédié sa vie.

Tandis que le succès du financier britannique s’accroît, le Louis d’or poursuit sa dégradation (de 36 livres en janvier 1719, il passe à 34 à l’été) et les impressions de billets s’accélèrent (240 millions de nouveaux billets). Le 12 octobre, la Compagnie obtient la gestion des impôts. De 500 livres du début de la Compagnie, les actions monteront rapidement à 10 000 livres début décembre à 20 000 en mars 1720. La Compagnie prête ensuite à l’État 1,6 milliards de livres à un taux de 3%. Le système ingénieux de John Law laisse place au crédit à outrance : fin décembre, les émissions de la Banque Royale approchent de 1 milliard de livres.

Mais la rentabilité des actions chute inévitablement et les taux diminuent : c’est le signal de crise. Les économistes comme Cantillon sentent la crise arriver. Le 22 février 1720, la Compagnie des Indes rachète la Banque Royale, provoquant des demandes de remboursement des billets (des Conti, des Bourbons, etc…). Mi-mars 1720, John Law supprime l’or comme monnaie pour tenter de sauver désespérément son système. La Compagnie tentera tant bien que mal de maintenir le cours des actions à 9 000, mais les ventes sont trop nombreuses. Le système s’emballe. En juillet 1720, une réunion de crise avec Crozat déplore un ensemble de 2,6 milliards de livres de papier-monnaie, alors que la banque n’a que 8 à 9 millions en métaux de réserve (Law dévalue la monnaie : le louis passe à 72 livres avant de rediminuer par la suite).

Antoine Crozat reprend sa position dans les plus grands financiers du Royaume, et aurait même gagné 1,7 million sur ses spéculations des mers du Sud en Angleterre. John Law de Lauriston démissionne le 9 décembre 1720 et fin décembre, Antoine Crozat participe à la liquidation de la société. Néanmoins, malgré cette crise, les manipulations monétaires ont fait diminuer considérablement la dette publique, passant de 2,2 Mds en 1715 à 1,5Mds en 1722.

Antoine Crozat terminera sa vie avec des projets comme la construction du canal de Picardie. Il meurt à l’âge exceptionnel de 82 ans, le 7 juin 1738. En bref, Antoine Crozat est à l’image des financiers sous Louis XIV, comme Samuel Bernard, Antoine Pâris, Jean Pâris et bien d’autres. Il a accéléré le développement du commerce, et malgré des pratiques douteuses d’un autre temps, ce fils de roturier toulousain est devenu l’homme le plus riche de France. Le contexte économique mouvementé sous Louis XIV et Louis XV marquait l’arrivée d’un Capitalisme naissant, d’une bourgeoisie et d’une élite économique, saluant les prémices de la Révolution.

Sources (à consulter pour approfondir) : Le Français qui possédait l’Amérique, Pierre Ménard, 2017, Éditions cherche midi. / La banqueroute de Law, Gallimard, 1977. / Germain Sicard, Aux origines des Sociétés anonymes / Jubert Cyrille, Histoire de l’argent, 2015 /. Sites web principaux : europe 1 (au cœur de l’histoire, Atoine Crozat), lesechos (Moulins du Bazacle), wikipedia (John Law, Billet de Monnoye, Antoine Crozat, Louis XV),

Thomas Andrieu | AUTHOR AND REDACTOR

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